© Alexandru Crisan 2016
Né en 1950 dans le nord-ouest de Transylvanie, et diplômé de l’Institut supérieur d’Arts visuels de Bucarest. De mémoire, j’étais préoccupé et obsédé par les images dans tous leurs états.
Mon travail a été présenté dans de nombreuses expositions, et figure dans des collections privées. Travaille en Suisse et en Roumanie
L’âme imbibée de couleurs, je tends à exprimer un état intérieur, un «ailleurs», un au-delà...
Reste cette lutte permanente entre le désir d'exprimer une pareille aventure et les moyens traditionnels hérités dont je dispose. Puis, à chaque travail achevé, une question douloureuse m'envahit: le résultat n'est-il qu'un échec permanent?
C'est d'ailleurs cet échec permanent qui, tel un amour inaccompli,
(est-ce que chaque amour ne serait qu'une aventure?) appelle sans cesse la continuité de mon travail.
L'art est le sens de mon existence. La vie dans sont état le plus
humain: amour-haine, espoir-désespoir, tendresse-agressivité, comme préoccupation unique m'oblige à éliminer tout langage descriptif.
Ne reste alors que le travail, tel un état d'âme.
Alexandru CRISAN
En le voyant peindre, torturer la matière, la nier, s'en jouer, depuis tant d'années, on aurait dit que jamais, jamais il ne pourrait s'arrêter. Qu'il était question de vie et de mort et que l'acte était indissolublement lié a son destin. Autre language, unique peut-être. Deuxième souffle. De ceux qui se situent juste entre les mots. Lorsqu'on ne sait plus lesquels choisir. Et puis, ludique parfois, au jour de grande clarté, il se met alors a rire, d’un grand éclat tonitruant, sortant ses couleurs les plus vives, couleurs de terres, de fleurs, couleurs de ciel. On dirait qu'il danse, ces jours-la. Que tout n'appartient plus qu'au présent, orgasmique présent, traînant sa somme d'oubli dans le pli alizé de son bas résille adoré!
Mais je m'égare, tu t’égares, nous nous égarons tous un peu devant sa peinture et sa personne, comme s'il s'agissait d'un de ces monstres sacrés, salés-sucrés, surgit des vieilles légendes transylvaniennes et terrifiantes. D'un de ceux qui tirent, à sa traîne, toute une horde d'admirations, d'interminables questionnements, d’ effrayantes et incessantes remises en cause.
D'un de ceux qui élargit l'univers de l'homme a travers son bouffon, sa passion et la condition sine qua non de sa survie: la création.
Magaly Woettray
Sensibilité à fleur de peau et intelligence picîurale se conjuguent au bout du travail d'Alexandru Crisan pour
exprimer nos faces cachées, ce que nous n'aimons pas nous avouer à nous-mêmes. La solidité de la construction et la justesse de rapports couleurs audacieux jugulent la violence émotive et laissent transparaître la tendresse.
Ph. Sandoz